20 de abril de 2010

Ankara et Brasilia plaident pour l’inclusion de l'Iran dans la communauté internationale.



Ahmet Davutoğlu, le ministre turc des affaires étrangères, a réalisé, le 16 avril 2010, une visite officielle au Brésil où il s'est entretenu avec son homologue brésilien, le chancelier Celso Amorim, et avec le président Luiz Inacio Lula da Silva. L'objectif principal du voyage du ministre turc était la préparation de deux événements qui doivent intervenir, en mai prochain, au Brésil : la visite du Premier ministre Recep Tayyip Erdoğan et le troisième Forum de l'Alliance de Civilisations (une initiative espagnole qui vise à promouvoir un rapprochement entre les mondes arabes et occidentaux, dont la Turquie a été l’un des principaux acteurs jusqu’à présent).

Néanmoins, la visite au Brésil d’Ahmet Davutoğlu faisait également suite au Sommet sur la sécurité nucléaire, qui a eu lieu à Washington, les 12 et 13 avril derniers. À cette occasion, les États-Unis ont encore largement condamné la poursuite par l’Iran de son programme d'enrichissement d'uranium. Mais, durant le Sommet, ils ont également dû faire face au Brésil et à la Turquie, deux des membres non permanents du Conseil de Sûreté de Nations Unies, qui se sont opposés aux sanctions sévères que l'administration Obama tente d’imposer à la République islamique.

Comme nous le disions dans notre édition du 15 avril 2010, l’offensive turco-brésilienne, visant à éviter des sanctions contre l'Iran, s’est intensifiée mardi, lors de la brève rencontre, en marge du Sommet sur la sûreté nucléaire à Washington, entre le président brésilien, Lula da Silva, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdoğan et le président américain, Barack Obama.

Depuis, Brasilia et Ankara appellent les puissances du P5+1 (les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, la Russie et la Chine, et l'Allemagne) à renouer le dialogue avec Téhéran. Le principal négociateur iranien sur la question nucléaire, Saeed Jalili, a appuyé la position turco-brésilienne et appelé à plus de compréhension entre les parties.

Pour sa part, Ahmet Davutoğlu a souligné la préoccupation que provoque en Turquie la perspective d’éventuelles sanctions contre l'Iran. Il a précisé à la presse latino-américaine que la Turquie, en tant que voisin de l'Iran, "subirait aussi ces sanctions", parce que "il y a une interdépendance des économies régionales" et que les mesures appliquées contre un pays se répercutent forcément dans toute la région. Plus généralement, il a fait remarquer que de telles sanctions contre l’Iran apporteraient plus de tensions au Moyen-Orient.


Les gouvernements de Brasília et d'Ankara proposent donc une solution pacifique à ce conflit. L'Iran doit envoyer une partie de son uranium légèrement enrichi en Turquie, en échange de quoi il recevra immédiatement des pays occidentaux le combustible nucléaire qui lui est nécessaire. Les deux pays ont aussi défendu le droit de l'Iran à développer un programme nucléaire civil et pacifique, qui ne vise pas des objectifs militaires.

Au Brésil, en réalité, Ahmet Davutoğlu, a montré comment la diplomatie turque s’emploie à devenir un membre actif de la communauté internationale, notamment grâce à son siège au Conseil de Sécurité des Nations Unies. La question iranienne reste un sujet majeur qui sera à nouveau débattu en mai, lorsque Recep Tayyip Erdoğan se rendra en visite officielle à Brasília. De plus, cette convergence turco-brésilienne arrive à point nommé puisque, le 15 mai prochain, le président Lula da Silva doit, à son tour, se rendre à Téhéran, pour essayer de convaincre le président iranien Ahmadinejad de montrer plus de flexibilité et d’octroyer des garanties à la communauté internationale, en ce qui concerne la nature pacifique du programme nucléaire iranien.

Para el OVIPOT - Istanbul, Turquie

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